
Le syndrome de l’imposteur : et si ce n’était pas un problème, mais une piste ?
Vous venez de décrocher une promotion, vous lancez votre projet, ou vous êtes simplement face à un nouveau défi. Tout devrait aller pour le mieux. Pourtant, une petite voix insidieuse vient vous « savonner la planche », comme j’aime le dire. Elle vous murmure que vous n’êtes pas à la hauteur, que vous allez être démasqué.e, que votre succès n’est qu’un malentendu.
Bienvenue dans le club très fréquenté de celles et ceux qui vivent avec le syndrome de l’imposteur.
Si vous lisez ces lignes, ce n’est probablement pas pour entendre une solution miracle. Et c’est une bonne chose, car il n’y en a pas. En tant que coach, mon rôle n’est pas de vous donner un plan d’action, mais de vous aider à accoucher de vos propres solutions. Alors, plutôt que de chercher à faire taire cette voix, je vous propose de l’écouter différemment.
Qu’est-ce que cette « imposture » nous dit vraiment ?
Le syndrome de l’imposteur n’est pas une maladie, ni un signe de faiblesse. C’est le décalage persistant entre la perception de vos compétences par les autres et la vôtre. Paradoxalement, il touche souvent les personnes consciencieuses, exigeantes et performantes.
Ce sentiment n’est donc pas la preuve de votre incompétence. C’est le symptôme d’une conversation intérieure où vos exigences et vos peurs ont pris le dessus sur la reconnaissance de vos réussites. Il apparaît souvent dans les moments de transition : un nouveau poste, plus de responsabilités… des moments où vous sortez de votre zone de confort. Et si, au lieu d’être un frein, c’était le signal que vous êtes exactement là où vous devez être pour grandir ?
Changer de rôle : l’approche par l’improvisation théâtrale
Dans ma pratique, j’utilise souvent des outils issus de l’improvisation théâtrale. Pourquoi ? Parce que l’improvisation est un laboratoire exceptionnel pour explorer de nouvelles postures dans un cadre sécurisé.
Quand on se sent imposteur, on est bloqué dans un rôle : celui de la personne qui « ne devrait pas être là ». L’improvisation nous invite à faire l’inverse : « agir comme si ». Agir comme si vous étiez légitime. Agir comme si vous aviez pleinement confiance en vos capacités. Non pas pour vous mentir, mais pour permettre à votre corps et à votre esprit d’expérimenter une autre réalité.
En jouant à être « droit dans vos bottes », vous vous donnez la permission de ressentir ce que cela fait. Vous court-circuitez le mental et ses doutes pour vous connecter à une ressource plus physique, plus ancrée. C’est une façon d’explorer une nouvelle façon d’agir, de communiquer, et de réaliser que cette posture est, en fait, déjà en vous.
Trois « TILTS » pour commencer à changer de regard
Un « tilt », c’est une prise de conscience, un déclic. En voici trois que vous pouvez explorer dès maintenant :
- Le carnet des faits vs. les ressentis : Pendant une semaine, tracez deux colonnes. Dans la première, notez un fait objectif et vérifiable de votre journée (« J’ai terminé le rapport X », « J’ai mené la réunion Y »). Dans la deuxième, notez le ressenti de l’imposteur associé (« J’aurais pu faire mieux », « On va voir que je n’y connais rien »). L’objectif n’est pas de nier le ressenti, mais de le confronter à la réalité factuelle. Vous serez surpris.e de voir le décalage.
- Passez du « Je ne sais pas » au « Je suis en train d’apprendre » : La prochaine fois que la peur de ne pas savoir vous paralyse, reformulez consciemment. Dire « je ne sais pas » est un point final. Dire « je suis en train d’apprendre » est un début. C’est la posture de l’expert de demain, pas de l’imposteur d’aujourd’hui.
- Incarnez votre légitimité pendant 60 secondes : Avant une interaction à enjeu (une réunion, un appel…), isolez-vous une minute. Tenez-vous physiquement comme la personne la plus compétente et légitime de la pièce. Comment se tient-elle ? Comment respire-t-elle ? Ancrez cette sensation physique. Vous n’avez pas besoin d’y croire intellectuellement, juste de la ressentir. Entrez ensuite dans votre réunion avec cette mémoire corporelle.
Le syndrome de l’imposteur est une conversation. Pour l’instant, c’est un monologue de vos peurs. Le coaching est l’espace confidentiel et bienveillant où nous allons en faire un dialogue constructif, pour que vous puissiez enfin reconnaître votre valeur et retrouver votre élan.
Si ces pistes résonnent en vous et que vous souhaitez transformer ce dialogue intérieur, le premier pas est un simple échange. N’hésitez pas à prendre contact.